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HISTOIRE DE LA TAPISSERIE
Jordaens, Jean Bol, Josse de Mom per, Denis et .'Louis" van Alsloot. Louis de Vaddere est l'auteur d'une Histoire de Diane, payée plus de •1,OOO florins. Antoine Sallaerts avait dessiné les sujets de plus de vingt-quatre tentures complètes. Le fils de Carel van Mander avait retracé les hauts faits à'Alexandre sur une suite dont on trouvera ici un sujet provenant des collections de San-Donato. Lancelot Lefebvre et le peintre David Leyniers, appartenant à une famille de tisserands bien connue, donnèrent aussi des modèles auxhaute-liceurs. Ces cartons, on le voit par l'exemple de Louis de Vaddere, atteignaient parfois des prix fort élevés. Ce fut môme une des causes de la ruine des ateliers de Bruxelles et des autres manufactures fla­mandes. La cherté des bons modèles reste encore aujourd'hui un des obstacles les plus sérieux au développement de la tapisserie.
Un rapport sur les manufactures flamandes, présenté vers 1630 au cardinal Barberini, vante surtout les artisans de Bruxelles et d'Anvers. N'y a-t-il pas erreur ou confusion pour la seconde de ces villes? Il est certain, en tout cas, que Bruxelles, capitale des Pays-Bas,- siège du gouvernement, était clans de bien meilleures con­ditions qu'aucune autre cité pour encourager les industries de luxe. Le métier comptait encore cent trois maitres en 1625. Les plus renommés étaient Jean Haes, les van den Becke, Ja veuve Geubels. Bernard van Brustoni.' Les signatures de ces fabricants sont géné­ralement inscrites sur les tentures sorties de leurs ateliers.
A. la tète des teinturiers se place Daniel Leyniers; sa réputation éclipsait celle de tous ses concurrents. M. Wauters a cherché à établir quelque ordre dans Ja'généalogie de cette nombreuse famille, dont les représentants ont'joué'un rôle considérable dans l'histoire de la tapisserie bruxelloise. Les descendants de Daniel Leyniers figu­rent, encore, au xvmc siècle, parmi les teinturiers les plus vantés.
Les principaux chefs d'atelier méritent de nous arrêter'quelques instants. Leur nom "se rencontre souvent sur des pièces fort''ré-' pandues dans le commerce courant.
Pièrre van den Gu cli te fournit, en 1601, une tapisserie pour: le jubé de Sainte-Gudule, au prix de 184 florins dit Rhin..
Gérard Bernaerts livre, de 1608 à 1640, plusieurs tentures aux gouverneurs des Pays-Bas, notamment une suite représentant des Boscaiges .el figures 'poétiques.
Catherine van den Ey.nde, veuve.de Jacques Geubels, compté au nombre des tapissiers Jes plus favorisés par l'archiduc Albert. En